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  • : TPE : L’Homme et le Vésuve : l'adaptation face aux risques volcaniques
  • : Produit Final de TPE : l'homme a-t'il réussi à se mettre à l'abri des risques volcaniques?
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19 février 2009 4 19 /02 /février /2009 18:26

La grande éruption du Vésuve


Le réveil inattendu du volcan :


Au théâtre, vieux de trois siècles, se presse une foule populaire, ravie d'applaudir ses acteurs favoris et d'oublier un moment les bruits étranges qui résonnent depuis quelques jours. Soudainement, le bouchon de lave qui obstrue le cratère du Vésuve depuis des millénaires explose. Ensuite se forme la colonne éruptive constituée de cendres, de gaz et de pierres ponces et de forme dite "en champignon" ou "en pin parasol". Les matériaux éruptifs jaillissent du cratère et amenés par un fort vent de sud-ouest, Pompéi est  directement attaquée par une pluie de lapilli et de fragments de pierre et cela presque sans arrêt jusqu'au lendemain matin. L'accumulation des pierres ponces provoque la chute des toits et fait énormément de victimes. Les incendies se déclarent... tout devient enfer...Un linceul de cendres volcaniques commence à recouvrir la ville. Les coulées pyroclastiques constituées de roches en fusion et de cendres dévalent la pente du Vésuve.

A Herculanum, les habitants croient s'échapper en fuyant vers la mer. Ils sont rattrapés et noyés sous un torrent de boue de 18 mètres d'épaisseur. Beaucoup de Pompéiens courent aussi à travers les nuées et les cendres, inventant des protections de fortune. Mais ils étaient bientôt asphyxiés par les vapeurs sulfureuses. D'autres, se souvenant du séisme de 62, se réfugient dans les caves et autres abris voûtés,
où hommes et bêtes connaissent le même tragique destin.


Le scénario d'une catastrophe, 24 août 79 ap JC :

9h30 : A Pompéi florissante cité romaine établie sur les flancs du Vésuve, tout est calme malgré d'inquiétants grondements qui monte du volcan, à ce moment là tout le monde pense que le Vésuve est pour toujours éteint.
10h00 : Un fracas épouvantable retentit. Le bouchon de lave durcie qui retenait les gaz dans la cheminée volcanique vient de sauter. La lave est donc projetée à des milliers de mètres d'altitude. Le Vésuve entre alors en éruption.
10h15 : La lave retombe en pluie de pierres ponces.
11h00 : Un énorme brouillard de cendres, poussé par le vent et une pluie torrentielle, s'abat soudain sur Pompéi. C'est la panique, certains habitants fuient vers la mer, tandis que d'autres cherchent refuge dans les caves. La plupart des Pompéiens périssent, asphyxiés par les vapeurs sulfureuses.
13h00: Après 3h d'éruption le volcan se rendort... Pompéi a alors disparu et a été recouverte par une couche de 5 mètres de cendres. La ville est détruite et engloutie définitivement.
Il est estimé que par des instants pendant l'éruption la colonne de cendre était haute de 32 km. Près de 4 km3 de cendres ont recouvert la ville jusqu'au 27 août. Pompéi fut abandonnée et son emplacement oublié...

 

Lettre de Pline le Jeune


Des informations assez détaillées sur l'éruption nous sont parvenues grâce à deux lettres que Pline le Jeune, âgé de 17 ans lors de la catastrophe, a écrites à son ami, l'historien Tacite. Cette lettre constitue le premier témoignage historique d'une catastrophe naturelle. Celui-ci avait demandé des détails sur la mort de son oncle, Pline l'Ancien, survenue lors de l'éruption "afin d'en transmettre fidèlement le récit à la postérité ".

Ce témoignage écrit est le premier document historique concernant un volcan. Du fait que Pline le Jeune en a livré une description quasi-scientifique, ce type d'éruption est désormais qualifié de
'plinienne'. Le jeune Pline n'assista donc pas directement à la catastrophe mais observa les phénomènes depuis le Cap Misène, à l'extrémité nord de la Baie de Naples, où il résidait avec son père adoptif.

Pline décrit les phénomènes géologiques comme suit :


" La nuée s'élançait dans l'air, sans qu'on pût distinguer à une si grande distance de quelle montagne elle sortait. L'événement fit connaître ensuite que c'était du Mont Vésuve. Sa forme approchait de celle d'un arbre et particulièrement d'un pin : car s'élevant vers le ciel comme sur un tronc immense, sa tête s'étendait en rameaux [...] Il paraissait tantôt blanc, tantôt sale maculé, selon qu'il était chargé de cendre ou de terre...  "La nuée descendait sur la terre couvrait la mer."

Pline évoque aussi ce qui se passe près du volcan :

" une cendre plus épaisse, plus chaude ", " des éclats de rochers, brûlés et calcinés par le feu " [...] et les éruptions du volcan obstruaient le rivage". " Les habitants essaient de s'échapper par la mer mais doivent attendre " un vent moins contraire " et une mer plus favorable car abaissée tout à coup, elle n'avait plus de profondeur."

"De plusieurs endroits du Mont Vésuve, on voyait briller de larges flammes et un vaste embrasement dont les ténèbres augmentaient l'éclat " [...] " des maisons de campagne abandonnées au feu " [...] ou " ébranlées par les effroyables tremblements de terre ". 


"À Misène, à une trentaine de kilomètres, les habitants commencent aussi à fuir en tout sens, car les maisons s'écroulent" et " la mer semblait refoulée sur elle-même et comme chassée du rivage par l'ébranlement de la terre ".[...]



"On entendait les gémissements des femmes, les vagissements des bébés, les cris des hommes ; les uns cherchaient de la voix leur père et leur mère, les autres leurs enfants, les autres leurs femmes, tâchaient de les reconnaître à la voix. Certains déploraient leur malheur à eux, d'autres celui des leurs. Ils y en avaient qui, par frayeur de la mort, appelaient la mort."

"Beaucoup élevaient les mains vers les dieux ; d'autres, plus nombreux, prétendaient que déjà il n'existait plus de dieux, que cette nuit serait éternelle et la dernière du monde."



"Enfin la traînée noire dont j'ai parlé s'éclaircit et s'évanouit à la manière d'une fumée ou d'un brouillard ; puis brilla le vrai jour, même le soleil, mais avec la teinte jaunâtre qu'il a lors des éclipses. Aux regards encore mal assurés, les objets s'offraient sous un nouvel aspect, couverts d'une cendre épaisse comme d'une couche de neige."


Pline le Jeune décrit cette catastrophe naturelle de l'éruption du Vésuve comme un véritable désastre et permet ainsi de dresser le premier témoignage historique d'une catastrophe naturelle.


                                                                                      
                                                                                   
Buste de Tacite
                                              


Interprétation de l'homme devant un tel cataclysme :

 

Ces heures de cauchemar évoquent aux témoins et aux victimes survivantes la conflagration de la fin du monde. L'événement traumatise les hommes de l'antiquité qui, faute d'explication scientifique, voient dans les catastrophes naturelles des signes de la colère divine ou de la fin d'un cycle cosmique (relatif au cosmos, à l'univers). Habitués aux tremblements de terre mais ignorant tout du volcanisme, ils ont négligé de fuir quand il en était encore temps.
« Voici le mont Vesbius, hier encore verdoyant et ombragé de pampres... C'était le séjour de Vénus...Tout a sombré dans les flammes : une lugubre cendre recouvre le sol et les dieux eux même auraient voulu que cela ne fût pas permis » (le poète latin Martial).

Les hommes ont donc été surpris par une telle catastrophe devant laquelle ils sont restés impuissants. Pompéi a disparu tragiquement.


 
La grande éruption du Vésuve

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